Je suis rentrée en France en 1989. Les sujets très doux des peintures dans les tombes m’ont manqué en premier. Pour me les « redonner » à vivre, j’ai peint de grandes toiles libres au sol en utilisant le rouge oxyde de la montagne et pour la première fois « à la manière » des anciens, l’important étant d’y d’évoluer physiquement à l’intérieur, d’y être en somme, enveloppée…Une peinture de substitution…
Au labyrinthe, 1990
Série Terres cuites
Pigments sur toile libre
Photographie de pieds de pèlerins sur les toits du temple de Khonsou.
Exemple de pieds gravés, ici anépigraphes, aux traces effacées par le temps.
Une autre photo de pieds de pèlerins.
Exemple de pieds gravés entourés de hiéroglyphes. Peut-être le nom d’un prêtre érudit …
Juste avant de partir en France j’avais relevé les traces de nombreux pieds de pèlerins dont les contours étaient gravés dans la pierre des grandes dalles du plafond des temples, face au soleil.
Ils signifiaient pour moi le rite de renaissance des anciens : la marche en suivant la course du soleil. Une marche, et aussi un enracinement au sol, les deux pieds bien côte à côte, acte de présence éternelle, comme un sceau pesant et un point de départ.
Ils s’accordaient avec la projection de mon futur voyage de retour et un futur travail possible en peinture, ce que j’ai réalisé effectivement de 1994 à 1998 avec presque 100 peintures de pieds, une marche répétée avec variations et évolutions..
Pieds de pèlerins – 1994 –
Cire à chaud sur papier népal, voile papier japonais.
Pieds de pèlerins – 1995 –
Cire à chaud sur papiers népal.
Pieds de pèlerins – 1996 –
Technique mixte sur papier japonais.
Pieds de pèlerins – 1998 –
Cire à chaud sur papier népal, voile tarlatane.